
La menace du "terrorisme blanc"
Ce qui inquiète davantage le coordinateur, c’est le "terrorisme
blanc": entendez par-là, des groupes ou des individus violents, adeptes
des thèses d’extrême-droite et de la "suprématie blanche".
La pensée du terroriste norvégien Anders Breivik montre de grands points communs avec les convictions de différents groupes aux Pays-Bas qui militent contre l’islam, la société culturelle et 'l’establishment de gauche'.
Il confiait hier au journal Telegraaf:
Depuis les actes violents de Breivik, d’autres accidents en Europe ont montré que cette menace est bien réelle. La vigilance est de mise.
Erik Akeboom citait notamment le meurtre de Sénégalais par un jeune homme proche de la Casa Pound, en Italie, et les meurtres de ressortissants turcs par une cellule néo-nazie en Allemagne.
Aux Pays-Bas aussi, des groupuscules néo-nazis ou suprémacistes blancs existent. Et ils aiment les armes à feu.
Folklore scandinave
L’un de ces groupes ultra-violents sévit en Hollande septentrionale,
dans la région d’Alkmaar. Ses membres viennent d’une branche
néerlandaise de 'Blood and Honour',
le réseau suprémaciste blanc fondé par Ian Stuart Donaldson, le
chanteur du groupe RAC (Rock Against Communism) SKrewdriver (Tournevis:
ça ne s’invente pas !).
Mais les violences auxquelles ils se sont livrés - notamment lors de
heurts avec des groupes antifascistes - les ont contraint à se dissoudre
en 2006. Certains vétérans n’ont pas accepté la dissolution et ont
recréé un autre groupuscule. Dont les liens permanents avec le réseau
'Blood and Honour' ne font aucun doute.
Son nom, 'Hulfhednar', vient de la mythologie scandinave. Dans les
sagas norvégiennes les 'hulfednar' sont des guerriers revêtus d’une peau
de loup, qui se changent en animaux sauvages lorsqu’ils chargent un
ennemi. L’équivalent loup-garou du "berserk", le guerrier à la peau
d’ours, lui aussi fréquemment présent dans le bestiaire néo-nazi… Et qui
a donné l’expression anglaise going berserk, péter les plombs !
Des armes saisies chez les suprémacistes
La police a saisi chez les membres de ce groupe des armes à feu
semi-automatiques en octobre dernier. Les services secrets néerlandais
(AIVD) surveillaient l’habitation de Rony de Koning, le leader du
mouvement. Ils y ont découvert un sac rempli d’armes et des munitions
dans la maison.
Les services de renseignement n’ont pourtant pas l’air de prendre
cette menace au sérieux. Dans un rapport récent sur les mouvements
extrémistes aux Pays-Bas, ils écrivent:
Chez les extrémistes de droite, il existe une fascination pour les armes et on exalte certaines formes de violence. Il n’y a aucune preuve que ces armes ont été rassemblée afin de servir lors d’actes de violences ou en vue d’objectifs déterminés.
Ce n’est pas du tout l’avis des membres du réseau antifasciste Kafka, qui étudie ces mouvements aux Pays-Bas depuis des années. Pour eux,
la combinaison extrême-droite et armes à feu est plutôt dangereuse, voire mortelle.
Ils rappellent que les leaders de ce groupe ont un passé chargé:
tentative de meurtre, maltraitance grave, détention de substances
dangereuses, incendies volontaires, violence publique et possession
illégale d’armes à feu…
La violence extrémiste de droite sous-estimée
Certains de ses membres ont été arrêtés dans les Ardennes belges, en
possession de sept véhicules militaires ET d’armes illégales dans ce qui
était sans doute possible un camp d’entraînement de milices
d’extrême-droite…
Pour les membres de Kafka, il ne fait aucun doute que 'Hulfhednar'
est un groupe orienté vers la lutte violente. Certains de ses membre
sont des tireurs chevronnés et collectionnent les armes à feu.
Tout au long de l’année 2011, des "incidents" ont émaillé la vie de
ces groupes: déprédations, voire incendie volontaire de mosquées,
agressions de personnes musulmanes ou de demandeurs d’asile, etc.
L’exemple de Breivik,
comme le rappelle le coordinateur de la lutte anti-terroriste, montre
que cette violence "symbolique" peut se muer en assassinat de personnes
jugées indésirables. Et pourtant, le même coordinateur ajoute que les
armes saisies auprès du groupe Hulfhednar "étaient probablement destinées à être revendues".
L'intégralité de l'article ici
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire