Ces derniers jours, on a beaucoup parlé de la montée du racisme dans les villages et les bourgs, comme s'il s'agissait d'une généralité en zone néo-rurale, et comme si le vote FN traduisait une réalité absolument nouvelle.
Mais dans les villages comme ailleurs, le racisme et la violence contre les minorités ne date pas d'hier, et la résistance continue qui y est opposée non plus.
Bourganeuf, un bourg d'un peu plus d'un millier d'habitants de la Creuse témoigne de cette réalité contrastée qui dure depuis des dizaines d'années.
Le FN y a réalisé un score légèrement inférieur à la moyenne nationale, soit 16, 3 pour cent. C'est déjà énorme, mais beaucoup de gens s'attendaient à plus, notamment parce qu'un noyau dur d'extrémistes s'y est montré très actif, notamment en diffusant des tracts contre la communauté turque dans toutes les boîtes aux lettres en février 2012. Tracts qui reprenaient notamment les idioties sur les civilisations "supérieures" aux autres de Claude Guéant.
Ce tract, qui a fait l'objet d'une plainte du maire a défrayé la chronique dans la presse locale, et suscité de nombreuses réactions de solidarité des habitants.
Mais cette propagande n'a rien de nouveau, et à Bourganeuf, comme ailleurs, les racistes et les fascistes ont montré depuis longtemps ce dont ils étaient capables.
En 1983, en effet deux attentats avaient directement visé les habitants d'origine turque: les prédécesseurs des lâches auteurs de la lettre anonyme de 2012 avaient tiré pour tuer à la chevrotine sur une maison et un foyer où logeaient des travailleurs d'origine turque.
L'existence de groupes racistes violents n'est donc pas une nouveauté des années 2010: la seule chose qui est nouvelle, c'est la logique médiatique et politicienne visant à présenter ses auteurs et ses soutiens comme des victimes et à ne jamais laisser la parole à celles et ceux qui les combattent.
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