Oui, je préfère le monde AVEC vaccins et sans poliomyélite.
Oui, je préfère le monde avec médicaments anti-douleurs plutôt qu'une tisane de reine des prés.
Oui, j'adore les réseaux sociaux, les forums, croiser des gens qui
habitent à deux mille kilomètres de chez moi, de tous les milieux et je
préfère largement cela à la veillée au coin du feu du village avec les même cinquante clampins tous les soirs de ma vie.
Oui, j'adore la métropole, le bruit, le va et vient humain incessant,
les millions d'âmes dans les grandes tours, et je les préfère aux
communautés étriquées du temps passé.
Oui je suis mondialiste,
et je trouve le métissage culturel fantastique, et que cela fasse
disparaître des traditions, des coutumes et quelques langues ne me
dérange pas des masses, au regard de la réinvention culturelle
perpétuelle que permet le grand brassage bordélique de ce début de
millénaire.
Je ne regrette pas le capitalisme de papa des
années 60 , je ne regrette pas le capitalisme de grand-papa du début du
siècle, et encore moins le féodalisme. Je suis anticapitaliste, mais
non, je ne veux pas revenir aux sociétés tribales, aux temps des
communautés de chasseurs pêcheurs cueilleurs, où à je ne sais quel autre
Paradis Perdu à te casser le dos à bêcher un lopin de terre .
Je veux habiter un chouette appart dans une chouette cité, avec des
audaces architecturales et pas une chaumière, et pas une cabane, et pas
une yourte.
Ma révolution ne sera pas FORCEMENT sans OGM, pas
forcément sans toucher à l'atome, et sans produits chimiques. Ca
dépendra , on cherchera, on expérimentera, on sécurisera mais on ne
s'interdira RIEN, parce que la science n'est pas tabou, et la
technologie n'est pas le diable.
Ma révolution ne sera pas la réaction.
Je ne veux pas retourner m'abriter derrière les barrières de mon Etat Nation fussent elles qualifiées de sociales.
Je ne veux pas retourner chier dans des « toilettes séches », vive le tout à l'égout.
Je veux manger bien et pas que des « légumes anciens », j'en peux plus
des recettes de rutabagas qui tournent sur les sites alterno-machins, le
rutabaga, c'est filandreux et insipide, arrêtez de faire semblant
d'aimer ça.
La décroissance, je connais, merci bien, tous les
jours, je consomme un peu moins, et les leçons des gens qui pensent que
la frugalité, c'est un cageot plein de légumes frais bio de l'AMAP,
dégusté autour de la douce chaleur prodiguée par une pompe à chaleur
coûtant la peau du cul me fatiguent. Parce que la culture des légumes
bio, c'est pas un taf en harmonie avec les énergies de Gaîa, c'est les
mains dans la merde pour pas cher la journée, parce que pour les pompes à
chaleur il faut des petites mains également.
Ah pendant qu'on y
est, je ne veux pas non plus de retour au petit commerce et à la petite
entreprise familiale new age, le problème de l'entreprise capitaliste,
c'est le salariat, pas le caractère national , local ou multinational du
patron. Apprenti dans une boulangerie, c'est même pire qu'ouvrier en
usine, parce que t'es tout seul face au boss dans ta boulangerie, même
ethicable.
Bref, j'ai aussi peu de points en commun avec ces
gens pour qui la Révolution est une perpétuelle nostalgie d'un passé
mythifié qu'avec un vulgaire patron .
La révolte contre le monde moderne, c'est le slogan du Bloc Identitaire.
Mon communisme, c'est la confiance dans un avenir débarassé des
vieilleries obscurantistes, des grandes peurs anti-progressistes, de
l'exploitation à l'ancienne qui dure depuis trop longtemps. Je veux DU
PROGRES scientifique et technologique pour travailler moins et vivre
mieux.
Mon communisme n'est sûrement pas le retour au pouvoir
du chef de tribu, du petit patron bien de chez nous, et des recettes de
grand-mère en guise de sécurité sociale.
Du passé merci de faire table rase, debout, debout !